Bardée de récompenses

Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 11 mars 2013

Responsable du développement de la Sàrl MACC3 qui innove dans les murs en béton surisolés à Wittenheim, Valérie Bindler a réussi à médiatiser son entreprise en remportant plusieurs prix. Mais le plus gros reste à faire, car si l’innovation est plutôt bien récompensée dans notre pays, on se trouve bien seul pour passer au stade industriel. Et il faut une persévérance hors pair pour développer les contacts qui permettront à l’entreprise de décoller.

Valérie Bindler et Pierre Macchi

« Je n’en reviens toujours pas », explique Valérie Bindler avec le sourire et un enthousiasme intacts. Elle a remporté devant un vaste public en juillet 2012 la finale de la première édition de la Coupe de France des entrepreneurs organisée par la GGPME au Palais des Congrès à Paris. Et cette victoire nationale, qui récompensait à la fois la capacité d’innovation et le potentiel de développement de son entreprise, lui a donné des ailes. « Auparavant, nous avions remporté en 2010 le concours Yago qui récompense les entrepreneurs d’Alsace, et le trophée INPI du concours Lépine 2011 ». Valérie met notamment sur le compte de sa formation à l’Ecole des managers à la CCI Sud Alsace Mulhouse (6ème promotion) sa capacité à mettre son entreprise en valeur et savoir en parler, ce qui ne va pas de soi. Toutes ces récompenses renforcent la confiance dans le produit et donne de l’énergie, et ouvre des contacts potentiellement fructueux.

Invitée au G20 Yes 2013

Valérie aura l’occasion cette année d’intensifier ses prises de contact avec des entreprises du monde entier. « Gagner un prix permet d’avoir des articles dans les journaux spécialisés, ce qui nourrit notre revue de presse et crédibilise notre démarche. Mais surtout, les prix nous facilitent l’entrée en contact avec des partenaires potentiels. Car tout le travail se fait après l’obtention des prix, cela fait deux ans que nous construisons des projets suite au Concours Lépine ! ». Concernant le concours CGPME, outre le trophée, Valérie Bindler a gagné deux billets d’avion pour New York et, surtout, sa sélection dans la délégation française qui participera à l’édition 2013 du Sommet des jeunes entrepreneurs (le G20 Yes) en Russie, à Mosou. Cette année 2013 sera donc déterminante pour MACC3, d’autant que le dirigeant Pierre Macchi, auteur des brevets, est de son côté en relation avec des partenaires en Afrique du Sud, au Brésil et au Japon, pour des contrats de cession de licence d’exploitation. Car de fabrication en grande série, il n’est pas encore question. En effet, MACC3 se trouve freiné dans son développement, faute d’apport financier.

Un mur de récompenses

A la recherche de financements

Rappelons que MACC 3 a breveté deux murs surisolés : Macc3 en béton et polystyrène intégré, et Macc3B, qui intégrant du bois. Ce procédé permet la préfabrication en usine et une construction rapide, et surtout conformes à la réglementation thermique 2012 et même au-delà, à la construction passive et aux bâtiments à énergie positive. A ce jour, la PME fait appel à un site allemand pour produire ses murs à la demande, mais les dirigeants aimeraient pouvoir maîtriser leur production et surtout produire à une plus grande échelle dans leur propre unité de fabrication. « Nous avons le terrain, il nous manque le financement », explique Valérie qui regrette qu’il faille montrer des bons de commande aux financeurs pour les convaincre : « Nous devons surtout être capables de réagir vite et pouvoir répondre la demande si nos nombreux contacts se décantent. Au stade du bon de commande, il est bien tard pour démarrer la construction d’une usine ! ». Valérie Bindler prend donc son bâton de pèlerin avec une solide confiance en son produit et de son potentiel… “blindée” contre les refus divers. Une belle année internationale à suivre.

Béatrice Fauroux

Contact : Valérie Bindler, MACC3 – 15 rue de la Charente, Wittenheim
03 89 31 43 90 – www.macc3.fr