Courant d’Art, l’aventure artistique de Brigitte et Christian Lang démarrée sur un coup de cœur américain en 1987

Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 22 avril 2022

Brigitte et Christian Lang ont ouvert les portes de leur galerie Courant d’Art il y a 34 ans déjà. Entre les artistes à exposer et les encadrements, le couple n’a pas vu passer les années.

L’histoire démarre par un coup de cœur à l’occasion d’un voyage aux États-Unis. Christian Lang y découvre des affiches d’artistes, très en vogue à l’époque. C’est le coup de cœur. C’est ainsi que naît Courant d’Art, en octobre 1987, rue de la Loi à Mulhouse d’abord, pendant 19 ans, avant de déménager rue des Tanneurs. « Je suis issu de la technique, je n’ai aucune formation artistique », sourit Christian Lang. Et pourtant… Guidé par son amour de l’objet artistique, sa boutique s’étoffe dans un premier temps de lithographies, gravures et photos.

L’encadrement pour sublimer les œuvres

De fil en aiguille, Christian Lang s’intéresse à l’encadrement. « J’ai commencé par du standard pour les affiches, à la demande des clients. » Le métier n’a cessé d’évoluer avec l’évolution du marché de l’image. « Les encadrements servaient initialement à la mise en valeur d’une œuvre quelle qu’elle soit. Aujourd’hui, on cherche aussi à la protéger. Nous pouvons même proposer des verres musées, qui sont invisibles. » Christian et son épouse, Brigitte, prennent le temps d’écouter leurs clients pour leur proposer un encadrement personnalisé, sur-mesure, de la couleur à la texture. Dans son atelier, Christian façonne ensuite le cadre. « J’ai appris sur le tas, à l’aide de formations auprès de nos fournisseurs. » Le gérant se plaît aussi à trouver des solutions aux problématiques d’accrochage.

« Trouver la symbiose entre les artistes, nos clients et nous, galeristes »

Et puis sont arrivés les premiers artistes, au gré des rencontres. « Nous sommes là pour défendre leur travail. L’essence même de notre métier est de trouver la symbiose entre les artistes, les clients et nous, galeristes. Il faut non seulement arriver à cette bonne combinaison, mais il faut aussi trouver le bon artiste. Tous nos artistes vivent de leur art. Nous devons le vendre. De toute manière, si la proposition ne nous touche pas, nous ne le représenterons pas. » Courant d’Art représente aujourd’hui une quarantaine d’artistes. La galerie mulhousienne mixe les styles, les époques aussi. Du contemporain au figuratif en passant par le travail de matières… « Notre première exposition a dévoilé les artistes de l’Ecole des Beaux Arts. Nous avions ainsi accueilli les frères Montanaro ou encore Marie-Jo Gebel. La plus prestigieuse était celle de l’artiste japonais international Shoichi Hasegawa. Nous le représentons d’ailleurs toujours encore aujourd’hui. » Une exposition personnelle est mise à l’honneur chaque trimestre. Certaines collaborations mettent du temps à éclore. Et c’est ce qui fait tout le charme du métier. « Nous avons été en contact pendant dix ans avec la sculptrice Sophie Faivre, avant de pouvoir l’exposer. En octobre dernier, nous avons exposé Joseph et ses créations pop art pour la première fois, alors que cela fait dix ans aussi que nous suivons son travail. »

L’objet d’art, une porte d’entrée

Courant D’Art est également attaché à l’objet. Des objets comme ces nains détournés par Otmar Horl et leur fameux doigt d’honneur, qui provoque à tous les coups le sourire. Au rang des dernières nouveautés, les conserves en résine signées Ted Pop Art, les Bearbrick, ces ours japonais déclinés artiste par artiste ou encore ces vraies planches de skateboard, réalisées en partenariat avec Skateroom et la Fondation Andy Wharol. Ces objets en rapport avec l’art représentent une porte d’entrée pour des plus jeunes. Un moyen de leur ouvrir l’appétit. Si le public cible est majoritairement féminin, entre 35 et 55 ans, la galerie touche également les plus jeunes. « Nous avons d’anciens étudiants qui, une fois installés, poussent notre porte pour une première acquisition, souligne Christian Lang. L’art doit rester accessible. Chez nous, on peut se faire plaisir à partir de 300 euros. »

Emilie Jafrate

Courant d’Art
10, rue des Tanneurs, Mulhouse
03 89 66 33 77
courantdart.fr
Courant d’Art