Problèmes de trésorerie ? Conseils pour mieux la gérer

Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 15 octobre 2014

Trésorerie : Les 6 conseils de Grant Thornton

Lors de la Rencontre SIM du 18 septembre dernier à Mulhouse, l’auditoire composé de professionnels et de chefs d’entreprise a pu profiter de précieux conseils pour gérer leur trésorerie, actuellement souvent fragile dans les PME.

Petit rappel : la dernière Rencontre SIM a réuni des représentants de Grant Thornton, de la Caisse d’Epargne d’Alsace, d’Alsace Capital, du CIC Est et de la CCI Sud-Alsace Mulhouse. Le thème de la Conférence Débat fut : « Culture cash, le tableau de financement comme outil de pilotage ».

L’idée de la conférence était de mettre en avant la nécessité de pilotage du cash, et ce faisant de disposer d’outils adaptés pour prévenir les difficultés,  dont les causes peuvent être diverses (croissance non maîtrisée du BFR, financements non adaptés, surinvestissement, …).

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Lors d’une première partie ouverte par Jean-Marc Heitzler, Directeur du Bureau de Mulhouse de Grant Thornton, Frédéric Ripaud, expert auprès des entreprises, a développé en 6 points les conseils pour ne pas en arriver au stade où l’entreprise est asphyxiée par manque de trésorerie.

1. La trésorerie est le 1er indicateur de performance de l’entreprise. Son niveau valide – ou remet en cause – toute la stratégie marché, organisation, finances… d’où l’intérêt de la suivre de près.

2. Anticiper pour ne pas subir : qu’il s’agisse d’une crise de croissance ou d’une crise tout court, d’une baisse d’activité ou d’une erreur de prévision : il ne faut pas découvrir le niveau de sa trésorerie lorsque les comptes sont faits…

3. Le résultat comptable n’est pas le cash : le cash, c’est un arrêt sur image au milieu d’un flux permanent d’exploitation (charges/produits), d’investissement ou de financement.

4. A chaque taille d’entreprise, des outils adaptés

L’analyse peut être mensuelle à annuelle, le tableau de bord peut comporter beaucoup d’indicateurs ou très peu : tout dépend de l’enjeu pour l’entreprise, de sa taille, de son business model, etc. L’essentiel est de pouvoir adapter le tableau de financement.

5. Le tableau de financement, un outil comptable à vocation opérationnelle

Le tableau de financement doit faire apparaître les enjeux quotidiens, mais aussi la capacité de l’entreprise à investir et à se développer. Il associe des données à court, moyen et long terme.

6. Le pilotage de la trésorerie, pré-requis à la négociation avec vos financeurs

L’intérêt stratégique du tableau de financement est de montrer à d’éventuels financeurs que la réflexion sur la trésorerie est menée au quotidien, et cet outil constitue une base de discussion indispensable.

Le débat

Le débat qui a suivi la présentation de Grant Thornton a mis en évidence le fait que certaines entreprises attendent parfois qu’il y ait « le feu » pour aller voir leur banque. Ce point a particulièrement été développé par Bertrand Blanpain, de la Caisse d’Epargne, qui a souligné la nécessité d’une certaine transparence et d’échanges réguliers entre un chef d’entreprise et son banquier. Par ailleurs, il conseille aux chefs d’entreprises d’avoir deux banquiers.

Michel Behra du CIC Est a davantage insisté sur l’importance de l’anticipation : un chef d’entreprise peut, par exemple, organiser l’échelonnement de la TVA, revoir certains délais de paiement, soit agir avec réactivité grâce à des « situations flash » de trésorerie avec une prévision sur trois mois.

Quant à Jean-Lin Bergé, orienté chez Alsace Capital vers des problématiques de haut de bilan, il donne l’une des clés d’explication des difficultés rencontrées : les entreprises françaises sont souvent sous-capitalisées, il faut contrer les idées qui donnent à croire que l’on peut faire tourner une PME avec un capital minimal, voire un capital zéro. Car, soit l’entreprise connaîtra un jour une crise de croissance, soit elle rencontrera des difficultés au quotidien.

Résumé rédigé par Béatrice Fauroux
Journaliste d’entreprise
Animatrice de la conférence