Pigeons de Mulhouse : Ariane n’est plus zen

Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 17 novembre 2012

La dirigeante de ZEN PC à Mulhouse Ariane Bourquin a pris la tête de la fronde des Pigeons de Mulhouse contre l’augmentation de la taxe CFE. Elle explique en quoi c’est la goutte d’eau qui fait déborder un vase qui était déjà bien plein.

« C’est en découvrant le triplement de ma taxe CFE que j’ai été scotchée… d’où venait cette augmentation de 875 à 2135 euros ? J’ai posé la question sur Facebook pour savoir si d’autres étaient dans le même cas. Les réactions ont été telles que j’ai décidé de créer un groupe, le Pigeons de Mulhouse. Et en deux jours on a eu plusieurs centaines de membres », explique cette professionnelle de la communication qui a initié un véritable phénomène viral typique des réseaux sociaux.

Mais comment la mayonnaise a-t-elle pris ? « Cette surtaxe arrive dans un contexte où les indépendants, notamment commerçants, on déjà de sérieuses difficultés. Il y a la crise, les chiffres d’affaires ne cessent de diminuer, les banquiers ne les suivent pas, le RSI et autres prélèvements ne cessent d’augmenter, ils ont du mal à se payer et sont souvent à découvert. Alors 1000 euros de plus, c’est trop, ras le bol. Nous travaillons sans filet, moi si je ferme mon entreprise je n’ai pas droit aux Assedic, il faut le savoir ! ». Ce contexte, dit-elle, est plus grave qu’on ne le croit. Nombre de commerçants se posent la question de fermer leur point de vente après les fêtes. Et ce contexte ne semble pas pris en compte par les élus mulhousiens : « Les élus qui prennent des décisions ne connaissent pas le monde de la petite entreprise et leur fragilité. Ils ont fait passer en douce une décision dont ils n’ont pas mesuré les conséquences. On leur a dit que l’augmentation serait légère, c’est mensonger et ça prouve un vrai dédain du monde des petites entreprises et des commerçants ».

Très remontée, Ariane ne lâchera pas prise « Nous étions 150 Place de la Réunion hier soir, nous le savons car nous avons collé 115 auto-collants sur les manteaux des participants. Et il en manquait 30. Le mouvement va s’amplifier, car le problème est profond, le sentiment d’injustice aussi. On est pris pour des pigeons, et on ne lâchera pas, parce que les gens sont au bout de leurs ressources. Et quand on ne sait plus comment finir le mois, on devient solidaire, et beaucoup plus forts. Cette révolte n’est pas à sous-estimer, c’est la première depuis 40 ans à Mulhouse ».

 

Même l’approche des fêtes n’entame pas la détermination d’Ariane qui souhaite continuer à fédérer un mécontentement, voire une révolte dont la taxe CFE a été le déclencheur.

 

Béatrice
Fauroux