La CCi Sud-Alsace Mulhouse "trahie" par le nouveau président de Région

Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 15 juin 2015

« Trahison », le président Lavielle à Mulhouse a prononcé ce mot plusieurs fois lors de la conférence de presse de ce matin, en pointant la volte-face du Président de Région Bernard Stirnweiss. Récemment élu en promettant le maintien des chambres de commerce territoriales (Strasbourg, Colmar, Mulhouse), il engage aujourd’hui une fusion apparemment sans écouter l’opposition ou même les propositions haut-rhinoises. Jean Rottner et Jean-Marie Bockel appuient la CGPME68, à l’origine de la « résistance » contre le centralisme strasbourgeois, et défendent le maintien de la personnalité morale de la CCI-SAM dont le territoire a des projets économiques considérables.

Les membres du bureau de la CGPME68 pointent au moins deux freins à la fusion, c’est-à-dire à la disparition de l’entité juridique de la CCI de Mulhouse : la perte d’indépendance en termes de décisions et d’actions sur le Sud-Alsace, et le transfert des actifs au profit de la région : ports du Rhin, partenariat avec l’Euroairport, terrains, biens immobiliers, etc. « Ce transfert des actifs constitués et gérés par des générations de chefs d’entreprise est impensable« , selon le président Lavielle. Le maintien d’une « antenne locale » est insuffisant pour assurer le niveau de qualité actuel de services de proximité, axe prioritaire pour Gilbert Stimpflin, président de la CGPME68 et vice-président de la CCI-SAM.

Jean Rottner et Jean-Marie Bockel maintiennent leur ligne

Sachant que ce qui se préparait, le Maire de Mulhouse et le président de m2A avaient écrit aux deux candidats à la présidence régionale de la CCI pour les rendre attentifs au maintien des CCI territoriales : voir l’article du Périscope du 28 avril à propos de ce courrier, avec une étude qui prouve l’intérêt d’un vrai service de proximité.

Ce matin, Jean-Marie Bockel a estimé qu’il est indispensable de pouvoir traiter avec des partenaires économiques « dignes de ce nom« , ayant leur autonomie décisionnaire. « Même si l’entité régionale existe déjà et que nous sommes dans le Pôle métropolitain, il ne faut pas déséquilibrer la relation« . Jean Rottner est plus catégorique sur ce point en estimant de la volonté hégémonique de Strasbourg est de plus en plus « inadmissible« , et d’affirmer : « A Strasbourg on ne connaît pas le sud de l’Alsace. Mulhouse est la capitale de l’usine du futur, ce qui vient d’être confirmé par le président Richert, et l’ambition pour Mulhouse nécessite un pilotage en proximité par tous les acteurs« .

La solution : une CCI 67 et une CCI 68 ?

Gilbert Stimpflin et le bureau de la CGPME 68, rejoints par les élus du territoire, proposent la création de deux CCI départementales, celle du Haut-Rhin et celle du Bas-Rhin, dans la perspective du travail au sein de l’ALCA.  « Dans la grande région, il vaut mieux avoir deux voix qu’une seule pour représenter l’Alsace« , affirme Gilbert Stimpflin. Cette proposition – bien entendu approuvée par Colmar – ne semble pas avoir été prise en compte par la régionale. La suite, avec une AG à Mulhouse aujourd’hui, puis l’AG régionale le 25 juin, sachant que l’opposition d’une seule CCI peut faire échouer le projet de fusion que les élus du nord de la région cherchent à imposer.

Béatrice Fauroux