Industrie : L'Alsace vivrait ses pires années depuis la guerre

Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 26 août 2014

Dans un article publié dans les DNA, les économistes alsaciens Jean-Luc Ginder et Pierre-François Lelaurain dressent un constat alarmant de l’état de désindustrialisation alsacien et appellent à la relance de l’industrie dans notre région. En effet, elle reste une région riche qui doit investir dans son secteur secondaire pour gagner en compétitivité.

« L’Alsace est entrée de plain-pied dans l’économie moderne en vivant les grandes révolutions industrielles du XIX ème siècle. Au XXe siècle, l’immigration italienne et polonaise a étoffé la main-d’œuvre dans notre région adoptant cette culture de travail alsacienne. La région a su ainsi construire une compétence de production de qualité liée à sa main-d’œuvre« , déclare les économistes.

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Photos DNA

Une Alsace en pleine crise industrielle

Aujourd’hui, l’Alsace serait en pleine crise puisqu’elle perd ses industries. Selon les économistes, 2013 et 2014 sont les pires années depuis la guerre. En effet, les fermetures se multiplient, les plans sociaux se comptent par dizaines et un malaise profond se propage dans notre si jolie région. 

En douze ans, l’industrie alsacienne a perdu 40 555 emplois (source Accos-Urssaff 2013). Derrière ces emplois perdus se profile la spirale infernale: chômage, pauvreté, délinquance… La disparition des usines en Alsace est trop souvent vécue comme une fatalité parce que depuis des décennies l’image de l’industrie s’est dégradée. Mais alors comment faire pour redynamiser le secteur ?

Réindustrialiser l’Alsace

Fort de son passé industrielle glorieux, notre région doit à nouveau se porter vers le secteur secondaire qui est « le domaine d’avenir qui porte les emplois d’aujourd’hui et de demain« , selon Jean-Luc Ginder et Pierre-François Lelaurain. Ils pensent d’ailleurs qu’une région sans industrie est une région qui ne prépare pas son avenir en investissant à long terme.

En résumé, les économistes estiment que « l’avenir industriel alsacien est constructible sur trois piliers : la qualité, la coopération par filière et le dialogue social ouvert sur la création de richesse. C’est en passant d’une structure économique de production à une économie industrielle d’intelligence basée sur l’enseignement supérieur, l’apprentissage, le transfert de technologie et la recherche et le développement, que l’Alsace pourra être un terrain des plus favorables à une reprise d’activité industrielle impliquant tous les acteurs.« 

Sarah Meliani d’après article DNA de Jean-Luc Ginder et Pierre-François Lelaurain