Manifestation à Besançon: l'agriculture bio en colère

Édition : Mulhouse/Sud-Alsace - 16 mars 2015

Après la manifestation du BTP la semaine passée à travers toute l’Alsace, la rédaction du Périscope apprend que le Groupement Régional des Agriculteurs Bio de Franche-Comté va également manifester demain, mardi 17 mars, pour manifester son mécontentement. 

Selon le GRAB, le ministre de l’Agriculture a décidé de raboter l’aide au maintien à l’agriculture biologique 2014 de 25%. Déjà, l’Etat travaillait à supprimer les aides aux agriculteurs bio d’une manière générale, préférant privilégier les aides à ceux qui prétendent vouloir faire avec moins de produits dangereux même si dans les faits, il n’y a pas de concrétisation. De ce fait, les producteur bio franc-comtois sont en colère et la tension monte. C’est pourquoi, ils se mobilisent à nouveau (la deuxième fois en trois mois) devant la préfecture de Région, rue Charles Nodier à Besançon le mardi 17 mars dès 10h00. Le cortège se dirigera vers l’Hôtel de Région où les producteurs bio ont demandé à être reçus.

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Les agriculteurs bio de Franche-Comté se mobilisent

 

« Les agriculteurs bio attendent un paiement depuis décembre 2014. Le ministère avait annoncé un règlement en date du 5 mars, sans restriction. Deux jours plus tard et sans aucune autre information, ils apprennent que 25 % des aides à l’agriculture biologique sont supprimées. Il manque 14 millions d’euros au niveau national pour les agriculteurs bio. Pourtant, 7 millions d’euros ont été trouvé pour la filière fécule de pomme de terre. Pourtant, 15 millions ont été trouvé pour la filière avicole bretonne.

Pourtant, plus d’un milliard d’euros sera trouvé pour le remboursement à l’Europe d’aides agricoles indues. Ce fut annoncé par le Ministre lui-même le 27 janvier 2015. Mais pour l’agriculture biologique, les enveloppes sont vides, et c’est sans appel. Rappel: le coût lié à la dégradation de d‘eau est de plus d’un milliard d’euros par an. Celui des perturbateurs endocriniens, notamment dû aux pesticides, est de plus de 5 milliards.

Les agriculteurs bio étaient en pleine négociation avec les services de l’Etat et de la Région, sur les aides de la nouvelle programmation PAC. Mais alors que l’Etat ne tient pas ses engagements, quelle crédibilité doit- on alors accorder aux négociations actuelles ? Pourquoi l’agriculture biologique est-elle toujours le parent pauvre de l’Agriculture ?

Peut-être parce que les bio n’aspergent pas les façades des administrations avec du lisier ? Parce qu’ils ne brulent pas des pneus, ne scient pas les arbres de la ville ? Les bio sont gentils, c’est bien connu. On dit même qu’ils protègent la vie, la biodiversité, les petites fleurs dans les champs… Chapeau de paille et brin d’herbe à la bouche…

Donner peu de crédit à l’agriculture biologique, c’est se moquer aussi des consommateurs qui sont pourtant de plus en plus nombreux ! Le projet agro-écologique n’est pour l’instant, qu’un discours derrière lequel se cache, non seulement le ministre, mais aussi une grande partie de la profession agricole. »

D’après Communiqué de Presse GRAB